Foulée terrienne ou aérienne ?

Chaque individu a une gestuelle qui lui est propre et qui est fonction de ses préférences motrices. Exprimé dans son profil, le geste est aisé, naturel et donc plus économique. Si nous respectons notre coordination motrice préférentielle, nous évitons les contraintes trop importantes, la crispation, … et finalement la blessure.

Le laboratoire Volodalen® et les études récentes de Cyril GINDRE et Thibault LUSSIANA ont grandement contribué à l’analyse scientifique et rigoureuse de la course à pied selon le principe des préférences motrices. S’inspirant des travaux de Raymond SOHIER qui en 1989 distinguait la marche venant d’en-haut et la marche venant d’en-bas, ces derniers décrivent aujourd’hui des coureurs de type aérien ou terrien.


 

 


Les travaux de SOHIER basés sur des observations biomécaniques mettent en évidence que certains individus préfèrent lors de la marche, placer leur centre de gravité en arrière de l’axe tronc-tête-bras et initier le mouvement par le bassin, les jambes précédant ainsi le tronc ; il s’agit des « marcheurs » par le bas (1). D’autres individus, les « marcheurs » par le haut (2), préfèrent placer leur centre de gravité en avant de ce même axe et ainsi initier le mouvement par les épaules, le tronc précédant ainsi les jambes.


(1) (2)

Marcheur par le bas ou terrien et marcheur par le haut ou aérien



Volodalen® a développé une grille d’observation visuelle permettant de classer les coureurs en type aérien ou terrien.

Grille de lecture utilisée pour différencier les différents types de foulée, d’après Volodalen®

 

La première différence observable entre ces types de coureurs repose sur la manière de s’équilibrer et de courir. Mais afin de tenir compte de la diversité des foulées, il faut également tenir compte des différents types d’appuis.

Suite à différentes mesures (temps de vol, temps de contact, fréquence de pas, raideur de jambe, angle de pose de pied) réalisées à l’aide de l’Optojump® ou du Myotest®, on remarque que certains coureurs terriens sont plus réactifs au sol que d’autres. Ils posent moins le talon et rebondissent légèrement. Inversement, on trouve des coureurs aériens qui posent allègrement le talon sur le sol et fléchissent leur jambe à l’appui. C’est comme s’ils activaient d’avantage leurs cuisses que leurs pieds. Les paires terriens en cuisses ou en pieds et aériens en cuisses ou en pieds peuvent ainsi être décrites avec les caractéristiques mécaniques qui en découlent.

Chacun d’entre eux utilise une stratégie différente pour arriver au même but : dépenser le moins d’énergie possible tout en avançant le plus vite possible. Les études en laboratoire montrent d’ailleurs qu’à vitesse égale les économies de course ne diffèrent pas de manière significative entre les types de coureurs. Cette équité prévaut aussi pour l’équilibre général de la course. L’aérien qui lance les épaules devant s’équilibre grâce aux muscles des chaines musculaires postérieures. A l’inverse, le terrien qui envoie les jambes devant lui mettra en tension la musculature antérieure du corps afin d’éviter la chute en arrière.



 
 
Les chaines musculaires préférentielles diffèrent donc selon la foulée, selon que l’on soit aérien ou terrien. La foulée est un geste global optimisé, c’est-à-dire un mouvement qui englobe de multiples déterminants internes au corps de manière à assurer l'équilibre du coureur, minimiser les risques de blessure ou la douleur et réduire la dépense énergétique. 

Qui souhaite donc individualiser son approche de l'entraînement se doit de respecter le principe des préférences motrices.

Si vous désirez vous former à la Neurotypologie et aux préférences motrices, vous pouvez nous contacter pour recevoir plus d’informations. 

formations@moovia.be